L'écriture ? I'm Aware !

Publié le par Jean-Louis Michel

angot

 

Je suis preneur de n’importe quel conseil pour améliorer mon écriture. N’importe quel conseil. Il y a une rubrique intéressante sur le site « enviedecrire.com » qui s’appelle : L’écriture selon… On y trouve des conseils de plumes célèbres autant que fameuses, comme Murakami, Maalouf, Le Clezio, Kundera et bien d’autres. Je me plonge dans leur univers, je mesure le temps qu’ils passent, comme des acharnés à écrire, relire, jeter, réécrire… C’est passionnant.

 

En son temps, Philippe Djian, pour qui j’ai le plus profond respect, s’était livré à l’exercice et l’avait publié dans un petit recueil que je conseille à tout le monde et qui s’appelle « Ardoise », j’en ai déjà parlé.

 

Là, le dernier bulletin de « L’écriture selon… » me laisse perplexe. Je n’y comprends rien. C’est décousu, speed, ça ressemble à du JCVD à un point que c’en est troublant.

JCVD (Jean Claude, pour les fans) disait un jour d’inspiration : " Entre toi et moi il y a un produit qui s'appelle un produit, et c'est un produit qui s'appelle l'oxygène, alors si tu fais ça (inspiration/expiration) comme ça, tu vis, mais si je tue l'oxygène comme sur la lune, tu meurs !! ".

Ça date un peu, mais on sent le gars inspiré (expiré) par de grands problèmes existentiels.

Et bien on a retrouvé sa plus grande « fan » : déterminée à faire du JCVD, elle aussi.

 

Interwivée par Pascale Clark sur France Inter, le 6/09/12, Christine Angot nous livre sa vérité sur l’écriture : « Ecrire, ce n’est pas être là et avoir des états d’âme et les ressentir. Non, ce n’est pas ça. Ecrire, c’est quelque chose où vous n’êtes plus dans le réel, et là, très très fortement, vous êtes disponible pour créer un espace qui est un autre espace, qui n’existe pas. Un autre espace, quelque chose de complètement autre. En revanche tout ce que je peux vous dire, c’est que ce moment de délire, c’est comme dans la psychose où vous êtes absent du réel, sauf que comme je ne suis pas… ce n’est pas ma structure… la psychose, ce n’est pas mon état profond, ce n’est pas ma nature profonde. Je peux vous dire une chose : c’est que certes je l’ai écrit dans une grande froideur, puis à  un moment donné je suis revenue. Je suis revenue. Je suis là aujourd’hui. »

 

On y trouve aussi une vérité absolue su l’intention : «Dans l’intention, rien. Aucune intention. Il faut juste essayer de voir si la page peut avoir du relief, si la page peut exister par elle-même, sans aucun autre secours, sans intention, justement, sans votre intention. Si la vie, vous pouvez la transporter sur une page. Si ça peut être là. Quand je dis la vie, je ne veux pas dire : la réalité ou je ne sais quoi. Non ! Est-ce que, ce qu’on sent de très vivant – parce qu’on a tous la sensation que la vie ça existe, qu’il y a des choses qu’on vit, quoi, qu’il y a des moments vivants – est-ce que l’intensité vivante… la page peut en témoigner.  Ça n’est pas autre chose, la littérature.»

 

Grand silence, je fais une pause. Inspiration/expiration (VanDamme toujours). Un doute s’installe subitement : et si j’étais trop bête pour comprendre ??? Et si Christine me révélait une information d’une importance capitale ?  Quelque chose qui concerne la naissance de l'univers ? J’ai fait tourner le texte, un peu inquiet, mais on m’a vite rassuré : non, il n’y avait rien à comprendre.

 

Le beau bordel qui semble régner dans son esprit me laisse pantois. Etait-elle sous speed ? Bourrée ? En état de choc ou de mort cérébrale ?  J’aimerais la rassurer, lui dire que c’est pas grave et que ça peut arriver à tout le monde.

Christine, si tu me lis : regarde à l'intérieur de toi et tu deviendras aware of your own body ! Parce qu’il y a des tas de choses ! On appelle ça le «cycle de la vie». Attention ! Il y a deux sortes de vies... J'espère que ce n’est pas trop fort pour toi, mais c'est très profond ce que je vais te dire: il y a deux vies. La première vie, c'est la nôtre: entre toi et moi, le téléphone, la conversation, le site enviedecrire.com, ton dernier livre - qui n’est pas glorieux mais que je respecte, mais c'est une réalité qu'on a créée, on vit dans une réalité qu'on a créée et que j'appelle «illusion». Et puis, il y a la mort ; et la mort n'existe pas. La mort, c'est la seconde dimension; la vraie dimension de la vie, c'est l'univers ! Et c'est là où on revient, soit dans la même enveloppe, soit dans quelque chose d'autre dans laquelle on a envie de revenir et  on progresse. Le progrès sur la Vérité. Et je sais que même si tu ne comprends pas ce que je dis, tu le comprends.

 

 

Sources :

http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=446229

http://www.enviedecrire.com/lecriture-selon-christine-angot/

http://www.echolaliste.com/x28.htm

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